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MARSEILLE CASSIS : LA PASSE DE 3


MARSEILLE CASSIS, course mythique entre la capitale phocéenne et un port de pêche niché au cœur des calanques, est connue pour son magnifique parcours et son profil atypique : 10 kilomètres de montée et 10 kilomètres de descente. Ceux qui auront déjà participé à la plus belle course du monde savent qu'il est plus facile de gravir le col de la Gineste (326m) que de s'inscrire 10 mois avant le départ. J'ai eu la chance pour la 3ème année consécutive de faire parti des 15 000 inscrits en un quart d'heure, voici le récit de ce défi familiale :



Premier challenge de ma jeune carrière en 2014, MK6 est depuis devenue mon défi de fin de saison, après avoir gagné 13 minutes en 2015 (01:58:32 => 01:45:54), je me suis inscrit pour la troisième et dernière fois avec comme objectif ambitieux de passer sous la barre des 1h40. Cette 38ème édition allait malheureusement être particulière avec le col de la Gineste ravagé par les incendies fin Août et des règles de sécurités drastiques dues aux risques d'attentats encore très présents sur notre territoire :

Fini le départ groupé Boulevard Michelet après un passage dans le nouveau stade Vélodrome, bonjour le départ par vagues amassées derrière le parc Chanot après une fouille de tous les coureurs ...



Il y aurait de quoi redire sur l'organisation du départ, notamment sur le nombre très faible de toilettes, mais je n'ai pas le cœur à râler ... Espérons que l'équipe organisatrice aura appris de ses erreurs.



Le départ par vague est finalement une super bonne idée, nous permettant de partir lancés et nous évitant les zigzags des premiers kilomètres. J'abandonne rapidement mon père qui avait décidé de partir très très tranquillement après sa blessure au semi marathon du luberon début octobre (il finira finalement en moins de 2 heures).


Devant gagner 5 minutes sur mon précédant chrono, je pars sur des bases plus rapides que les années précédentes, les premiers kilomètres en faux plat montant se passent très. De nombreux spectateurs sont présents sur le bord de la route pour nous encourager, le beau temps aidant surement il y a bien plus de monde que les années précédentes.


Les jambes répondent présentes lorsque la pente se fait plus importante. Au 5ème kilomètres je compte 1 minutes et 10 secondes d'avance sur mon temps de passage de 2015. Il y a du monde sur toute la largeur de la route mais la foule est beaucoup moins compacte que les années précédentes, je double plus de personnes que de personnes me doublent, la météo est au beau fixe, il fait très beau et la chaleur commence à se faire sentir, j'attends avec impatience le premier ravitaillement 1 kilomètre plus loin.


Je m'en part d'une petite bouteille d'eau et file à l'assaut du col de la Gineste, de nombreuses personnes s'arrêtent au ravitaillement, ça bouchonne un peu, le sol est mouillé par les centaines de bouteilles jetées parterre mais tous ce passe bien, je gagne virtuellement de nombreuses places. Il n'y a pas de bouchon sur les bouteilles, dommage je l'aurais bien gardée avec moi vu la chaleur mais c'est toujours mieux qu'un gobelet en plastique.


Sur la droite j'aperçois les coureurs qui me précèdent dans la montée de la Gineste, la vue est impressionnante, l'écart d'altitude annonce la difficulté de l'ascension. Déjà 6,5 kilomètres dans les jambes, c'est parti pour 3 kilomètres à 5.5%, il va falloir être solide ! Si je monte trop vite je risque de me cramer, si je monte trop doucement il me sera impossible de refaire l'écart dans la descente. Dès les premiers mètres des coureurs marchent, je baisse l'allure pour monter entre 5:45 et 6:00 min/km. Véritable route de montagne avec de nombreux lacets je coupe au maximum à l'intérieur des virages pour éviter les kilomètres superflus. La vue sur Marseille est magnifique, pensez à vous retourner quelques secondes pour en profiter. Il fait très chaud, je coince sur le dernier kilomètre pour finir en 6:11 min/km, je passe alors au 10ème kilomètre (00:54:26) avec 1 minute et 20 secondes d'avance sur 2015 alors que les premiers sont déjà arrivés.




Je bascule sur le plateau de Carpiagne, succession de faux plats montants et descendants. Bien plus entamé que prévu, je tourne alors autour de 05:00 min/km en espérant me refaire une santé. Le bord de la route est bien cramé suite aux incendies de cet été, mais avec ce ciel bleu et le soleil qui tape il est difficile de distinguer le désastre écologique qui s'est produit :(


Nouveau ravito, je tape dans les mains des militaires qui nous encouragent, j'évite le jet d'eau des pompiers (mieux vaut avoir les pieds secs pour les prochains kilomètres de descente), je bois 2 - 3 gorgées et c'est parti pour le plongeon vers Cassis. La vue sur le port est magnifique, profitez en ! Pour ceux qui ont le temps c'est un spot à selfie ...


La pente est très raide, ça tape sévère sur le bitume, mieux vaut avoir de bons genoux, je descends à 4:45 min/km, j'aimerais aller plus vite mais je ne peux malheureusement pas. Arrivé au 17ème kilomètre, il y a un monde fou pour nous encourager, je cherche du regard Stéphanie et ma mère qui sont, comme chaque année, présentes pour nous supporter. Le moment est grisant, on vous encourage de tous les côtés grâce à votre nom sur le dossard. Mais prudence !!! A chacune de mes participations j'ai été foudroyé à cet endroit par des crampes aux mollets. J’aperçois enfin mes supportrices préférées, un grand sourire et direction la ligne d'arrivée 3 kilomètres plus loin :)




Je rentre dans Cassis sans crampe, une première en trois participations, c'est de la folie ^^. Même si je sais que mon objectif d'1h40 est alors impossible à atteindre, je reste positif, emporté (comme je le peux) par la foule en délire, je profite de ce moment inoubliable. Un faux plat montant soulage les jambes après ces kilomètres de descente infernale mais le répit est de courte durée ... Un dernier obstacle se dresse devant nous : LA COTE DES POMPIERS. Un mur de 100 mètres, je n'ai plus les jambes pour courir, je marche, comme de nombreux coureurs. Nous sommes des centaines, le nez dans le guidon, les mains sur les cuisses à ne plus avancer.


La côte des pompiers derrière moi, j'attaque le dernier kilomètre de course, j'arrive à relancer - je fini le dernier kilomètre en 4:24 min/km. L'arrivée sur le port de Cassis est magique, des milliers de personnes nous encouragent, la vue est splendide : un souvenir inoubliable ! Par contre on ne change pas une équipe qui gagne : je fini les 300 derniers mètres avec une crampe à chaque mollet ;)





Je franchi la ligne d'arrivée en 01:45:27 - 4033ème sur 14432, loin de mon objectif temps mais je gagne pratiquement 1500 places par rapport à l'année dernière, ce qui traduit (je l'espère) des conditions plus compliquées : il a fait beau mais très chaud. Je me "console" avec une bonne baignade dans une eau à 20°C et un restaurant en famille la médaille de finisher autour du cou.




Je reviendrai affronter le col de la Gineste, mais pas l'année prochaine ....

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